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    Les Indiens choctaws croyaient qu'en des temps lointains, après que maintes générations d'hommes aient vécu et se soient éteintes, la race était devenue si malfaisante et si corrompue - les frères se battaient entre eux et des guerres meurtrières ensanglantaient la terre - que le Grand Esprit, fort mécontent, résolut d'exterminer la race des hommes. Il leur envoya donc un grand prophète, qui proclama de tribu en tribu et de village en village la terrifiante nouvelle que la race humaine allait bientôt être anéantie. Personne ne crut ses paroles, et les hommes continuèrent leur vie malfaisante comme s'ils s'en moquaient, et les saisons passèrent. Arriva alors l'automne, suivi d'une succession de journées et de nuits nuageuses, au cours desquelles le soleil, la lune et les étoiles étaient invisibles de la terre. A cette pénombre succéda l'obscurité totale, et le soleil semblait avoir été éclipsé, tandis que les ténèbres, le silence et le froid prenaient possession de la terre. Les hommes, las et perplexes, mais ni repentis ni amendés, dormirent dans les ténèbres pour se réveiller dans les ténèbres. C'est alors que le grondement sourd d'un lointain tonnerre se fit entendre, devenant peu à peu incessant, jusqu'à ce qu'il retentisse dans toutes les régions du ciel et semble se répercuter jusque dans les entrailles de la terre. Alors la peur et la consternation s'emparèrent de tous les coeurs et tous furent convaincus que le soleil ne reviendrait jamais. Les hommes ne se déplaçaient qu'en s'éclairant de torches; la nourriture qu'ils avaient entreposée moisissait et devenait impropre à la consommation. Soudain un formidable coup de tonnerre, plus violent que jamais on n'en entendit, sembla ébranler la terre, et immédiatement après on vit miroiter, dans le lointain, une lueur qui semblait venir du Nord. Mais on découvrit bientôt que cette lueur n'était pas la clarté du soleil qui revenait, mais le scintillement de flots gigantesques qui avançaient en rouleaux puissants et qui, vague après vague, se ruaient sur la terre en détruisant tout sur leur passage. On entendit alors des cris et des lamentations s'élever de toutes parts : Oka Falamah, Oka Falamah ! ("Les eaux revenus"). S'étirant d'un horizon à l'autre, l'océan avançait, déversant toujours plus loin ses torrents d'eau. "Les fondements de l'Abîmes se disloquèrent". La terre fut bientôt entièrement submergée par l'assaut puissant et irrésistible des flots qui balayèrent la race humaine et tous les animaux, semant la désolation sur la terre. Parmi tous les hommes, un seul eut la vie sauve, et cet homme était le mystérieux prophète qui avait été envoyé par le Grand Esprit pour avertir la race humaine de sa fin proche. Ce prophète réussit à échapper à la mort en construisant un radeau en rondins de sassafras sous la conduite du Grand Esprit, sur lequel il se laissa porter par dessus sur les eaux immenses qui recouvraient la terre, tandis que diverses sortes de poissons nageaient autour de lui et ondoyaient parmi les branches des arbres submergés, et tandis que, à la surface des eaux, il regardait les cadavres des hommes et des bêtes se soulever et s'abaisser au gré des flots mouvants. Après plusieurs semaines à errer sur l'océan sans savoir où il allait, il vit un grand oiseau noir s'approcher du radeau en tournoyant au-dessus de sa tête. Il l'appela pour qu'il vienne à son secours, mais en guise de réponse l'oiseau émit un croassement sonore, puis s'enfuit à tire d'ailes et disparut. Quelques jours plus tard, un oiseau au plumage bleuté, aux yeux et au bec rouges, vint survoler le radeau, et le prophète s'adressa à lui et lui demanda si il existait un coin de terre ferme quelque part sur la morne étendue des eaux. L'oiseau voleta quelques instants autour de sa tête en battant des ailes et en poussant des cris lugubres, puis s'envola en direction de cette partie du ciel où le nouveau soleil semblait plonger dans les flots houleux du grand océan des eaux. Aussitôt un vent puissant se leva et entraîna le radeau rapidement dans cette direction. Bientôt la nuit tomba, et la lune et les étoiles firent à nouveau leur apparition, et le lendemain matin le soleil se leva dans toute son ancienne splendeur.


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    Les Indiens muskogeans croient qu'au commencement le monde était recouvert par l'immensité d'un océan primitif. Deux pigeons (ou colombes), qui voletaient de ci de là par-dessus l'étendue désolée des eaux, aperçurent un beau jour un unique brin d'herbe qui pointait au-dessus de la surface. La terre ferme se forma alors peu à peu, et la sphère terrestre prit son apparence actuelle. Une grande colline, Nùnne Chaha, s'était entre temps formée, au centre de laquelle s'élevait la maison de la divinité Esaugetuh Emissee, autrement dit, "le Maître du souffle". Celui-ci prit l'argile qui entourait sa demeure et en façonna les premiers hommes, et comme les eaux recouvraient toujours la terre, il dut construire un grand mur pour y mettre ses créatures à sécher. La boue molle grasse se transforma peu à peu en êtres de chair et d'os, et Esaugetuh réussit à acheminer les eaux vers leurs propres lits, réservant la terre ferme pour les hommes qu'il avait créés.


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    Dans cette Rubrique, j'évoquerai les récits des mythes et des coutumes des Grandes Nations, mais également des légendes et des croyances qui constituaient la véritable richesse de l'ancienne Amérique. 

    Takrialuk


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     de Pierre et Marie CAYOL, éditions Le Rocher, Paris, 2006

     
    « Nous rendant régulièrement et ce, depuis de nombreuses années sur les territoires indiens du Sud-ouest - Arizona et Nouveau-Mexique - et proposant très confidentiellement « De Pierre et de Sable », une relation de voyage, Olivier Delavault, directeur de la Collection Nuage Rouge aux Editions du Rocher, nous a demandé de faire un livre sur les Apaches. Là-bas, nous y avons beaucoup d’amis, nous connaissons donc un peu ce monde ; l’amitié et l’affection ont le plus souvent imprégné et guidé notre ouvrage. »
     
    Je vous conseille ce livre non seulement parce que je connais bien les auteurs et que ce sont des gens formidables, mais surtout parce que, comme ils le précisent si bien, ce n'est pas un livre sur les Apaches mais avec les Apaches.

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    Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans) est un film américain réalisé par Michael Mann, sorti le 26 août 1992, avec Russell Means et Eric Schweig. Il est la neuvième adaptation du célèbre roman du même nom de James Fenimore Cooper, publié en 1826.

    La trame du film se déroule en 1757, en pleine guerre de la Conquête dans l'Etat de New York. Sur le continent américain, les Français, soutenus par les Hurons, se battent contre les Britanniques, aidés par les Mohicans. C'est la guerre de Sept ans. Nathaniel, Européen élevé parmi les Mohicans, sauve avec l'aide de son père (Chingachgook) et son frère adoptifs (Uncas), l'officier Duncan Heyward et ses deux protégées, Cora et Alice Munro. Celles-ci devaient en effet rejoindre leur père, commandant du Fort William Henry. L'officier et sa compagnie tombent dans une embuscade tendue par leur guide, un Huron nommé Magua, s'étant fait passer pour un Mohawk. C'est alors que les trois compagnons interviennent pour sauver les Britanniques et décident de les escorter, mais ils se retrouvent dès leur arrivée pris à parti dans ce conflit historique.




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