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    Big Foot, de son vrai nom Si Thanka (qui signifie Grand Pied en Sioux Lakotas) était un chef de la tribu des Sioux Lakotas Miniconjous. Il était le demi-frère de Sitting Bull et avait participé à la bataille de Little Big Horn aux côtés de Crazy Horse.

    Big Foot et son peuple vécurent dans la réserve de Cheyenne River, et furent les croyants les plus enthousiastes de la cérémonie de la Ghost Dance. La famine et la misère qu'ils trouvèrent dans leur réserve, lors de la défaite finale en 1889, firent que les Lakotas trouvèrent refuge dans le message de Renouvellement Messianique de la Ghost Dance. Le mouvement envahit rapidement tout le campement, alertant les agents indiens locaux. Plusieurs danseurs furent supprimés, d'autres rappelés à l'ordre par les troupes.
     
    A la réserve de Standing Rock, il y eut une effusion de sang lorsque la police indienne tua Sitting Bull lors de son arrestation. Beaucoup de la tribu du vieux chef décédé s'échappa alors pour se réfugier auprès de Big Foot.
     
    Après l'assassinat de Sitting Bull, (suspecté d'encourager la Ghost Dance dans le but de provoquer un soulèvement), le 15 décembre 1890, Big Foot abandonne son village avec sa tribu dans l'espoir de rejoindre la tribu des Sioux Oglalas de Red Cloud (Nuage Rouge), car celle-ci comprend de nombreux adeptes de la religion interdite des "Ghosts Dancers" (Danse des Esprits). Il espérait aussi y trouver la paix, loin de la violence rencontré à Standing Rock. Big Foot et sa tribu traversent 250 km de terres désolées en plein mois de décembre. Il attrapa lui-même une pneumonie.
     
    Malade, Big Foot n'avait plus d'intentions belliqueuses, et portait un drapeau blanc lorsque les patrouilles militaires les capturèrent le 28 décembre 1890. Cette nuit-là, Big Foot et sa tribu campèrent près de la crique de Wounded Knee, cernés par les soldats.
     
    Au matin du 29, lors du désarmement de la tribu, un incident dégénère en fusillade générale et 153 membres de la tribu des Sioux Minicoujous comprenant femmes et enfants ainsi que Big Foot lui-même sont tués sur place. Puis ils poursuivirent les autres femmes et enfants, pour les abattre à plusieurs kilomètres du lieu de la confrontation première. 
     
    Big Foot fut le premier à être abattu à Wounded Knee et toute sa tribu (sauf quelques rares rescapés) fut massacré par le 7e régiment de la cavalerie des Etats-unis.

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    Nommée Six grands-pères par les Sioux Lakota, la montagne fut rebaptisée d'après Charles E. Rushmore, un grand avocat de New York qui la remarqua durant une expédition en 1885. Lieu sacré pour les Amérindiens, le mont Rushmore fit partie intégrante de la route que le chef indien lakota Black Elk emprunta lors d'un voyage spirituel qui le mena au sommet du pic Harney Peak à proximité du mont.

    Après toute une série de batailles dont celle de Little Big Horn contre les Amérindiens de 1876 à 1877, les États-Unis, attirés par les richesses de l'ouest, conquirent le territoire qui appartenait aux Amérindiens depuis la signature en 1868 du Traité de Fort Laramie. Pour les pionniers blancs, le pic possédait plusieurs noms différents comme Cougar Mountain, Sugarloaf Mountain, Slaughterhouse Mountain, ou bien encore Keystone Cliffs. La colline fut nommée mont Rushmore durant l'expédition d’exploration menée par Rushmore, David Swanzey (mari de Carrie Ingalls qui était la sœur de l'auteur Laura Ingalls Wilder), et Bill Challis.
     
    L'historien Doane Robinson évoqua pour la première fois l'idée du mont Rushmore en 1923 pour promouvoir le tourisme local. Au départ, le projet de sculpture du Mont fut lancé pour attirer les visiteurs dans la région des Black Hills au Dakota du Sud. En 1924, Robinson persuada le sculpteur Gutzon Borglum de visiter la montagne pour s'assurer de la faisabilité de la réalisation. Borglum avait à ce moment déjà réalisé un énorme bas-relief pour un mémorial célébrant les leaders des États confédérés sur la montagne Stone Mountain en Géorgie. Le plan original prévoyait de sculpter la roche granitique de la colline Needles dans les Black Hills. Borglum se rendit compte toutefois que la roche érodée de cette colline ne convenait pas car elle était trop friable pour supporter la sculpture et ses détails. Il choisit alors le mont Rushmore qu’il apprécia également grâce à son excellente exposition au soleil. Borglum dit du mont Rushmore en le voyant, « L’Amérique défilera le long de cette ligne d’horizon. ».
     
    Après de longues négociations avec le Président américain Calvin Coolidge et une délégation du Congrès, le projet reçut l'approbation de ce dernier qui autorisa le lancement d’une commission nationale du mémorial du Mont Rushmore le 3 mars 1925. Le président de l’époque Calvin Coolidge (sous le mandat duquel, les amérindiens se voient reconnaître la nationalité américaine) insista pour que deux républicains et un démocrate soient sculptés auprès du président Washington.Le découpage de la roche débuta en 1927 et se termina en 1941. L’image de Thomas Jefferson fut à l’origine prévue à la droite de Washington mais à cause d’une roche non adaptée à la sculpture de son visage, il passa à gauche de Washington.
     
     
     
    Le Crazy Horse Memorial en construction
     
     
    Entre le 4 octobre 1927 et le 31 octobre, 1941, Gutzon Borglum et 400 ouvriers sculptèrent ainsi les quatre visages hauts de 18 mètres pour commémorer les 150 premières années de l’histoire des États-Unis. Les présidents furent choisis par Borglum pour leurs rôles respectifs dans la préservation et l’expansion du territoire national.
     
    En 1933, le service national des parcs (National Park Service) prit le parc sous sa juridiction et participa au projet en améliorant les infrastructures. Par exemple, le service améliora une voie ferrée pour que le sommet du mont soit plus facilement accessible aux ouvriers. Le 4 juillet 1934, le visage de Washington fut achevé. Il aura fallu deux essais au sculpteur Gutzon Borglum pour réussir le visage de Thomas Jefferson. Sa première tentative, à droite de George Washington, a été réduite à néant par un défaut du granit. Le visage a du être effacé de la montagne en 1934 à coups d'explosifs. Le deuxième portrait de Jefferson, cette fois-ci à gauche de Washington a été inauguré en 1936. Le visage d'Abraham Lincoln le 17 septembre 1937. 
     
    En 1937, une demande de fonds supplémentaires fut introduite auprès du Congrès pour ajouter la tête de Susan B. Anthony mais seuls les fonds pour terminer les visages déjà commencés furent alloués. En 1939, le visage de Theodore Roosevelt fut inauguré.Borglum décéda d’une embolie en mars 1941. Son fils Lincoln Borglum, acheva le projet mais des fonds insuffisants sonnèrent la fin des travaux. Il faut remarquer que le projet initial prévoyait de réaliser également le buste des quatre présidents mais finalement seuls les visages furent achevés.
    Borglum avait aussi imaginé la réalisation d’un panneau géant (en lettres dorées hautes de 2,44 mètres) reprenant des faits historiques comme la Déclaration d’indépendance, la Constitution américaine, l’achat de la Louisiane et sept autres acquisitions comme l’Alaska ou le Texas.
     
    Le coût total de l’œuvre s’éleva à 989 992,32 dollars. Il est intéressant de remarquer qu’aucun ouvrier ne fut tué lors de la réalisation de l’œuvre, ce qui est remarquable pour l’époque. Dans un canyon à proximité se trouve une chambre forte creusée dans la roche qui contient 16 panneaux en porcelaine émaillée. Les panneaux accueillent le texte de la Déclaration d’indépendance, de la Constitution, de l’histoire américaine et de la biographie des quatre présidents et de Borglum. Cette chambre fut ouverte en 1998.
     
    Des travaux furent également réalisés dans les années 1990 pour améliorer les infrastructures d’accueil des visiteurs (musée, maison du tourisme et sentiers balisés). Des ouvriers alpinistes escaladent chaque année l’œuvre afin de l’entretenir.
     
     
     
     
    Le mont est un sujet de controverse parmi les Amérindiens Lakotas car ceux-ci perdirent leurs terres à la suite de la guerre les opposant au gouvernement américain entre 1876 et 1877. Le traité de Fort Laramie en 1868 avait en effet laissé la région à cette tribu. Les Lakotas considèrent ces collines comme sacrées.
     
    Des membres des mouvements indiens occupèrent le monument pour protester en 1971 en le baptisant « Mont Crazy Horse ». Le chaman John Fire (dont le nom indien est Cerf Boiteux) y réalisa une prière sur la montagne pour remémorer la promesse non tenue des Blancs suite à la rupture du traité. 
     
    Le monument a pour certains un caractère raciste car il pourrait être interprété comme une indication d’une supériorité des Blancs sur la nation indienne par le fait que les quatre présidents étaient en fonction durant l’acquisition des terres ancestrales amérindiennes. Ces collines étaient en effet sacrées pour les indigènes et la construction d'un tel monument est choquant pour ceux-ci tout comme le serait la profanation d'une église chez les catholiques...
     
    Gutzon Borglum lui-même est sujet à la controverse car il fut en relation avec le Ku Klux Klan lors de ses travaux.
     
     
     
     
    Le monument reste encore de nos jours un sujet de discorde bien qu’un directeur d’origine amérindienne ait été nommé en 2004 à la tête du parc. En réponse à ce monument, un autre mémorial (« Crazy Horse Memorial ») est actuellement en construction un peu plus loin dans les Black Hills. Il représente le célèbre chef amérindien Crazy Horse et a pour but de montrer le caractère sacré de la région pour les Amérindiens. Le chef regarde en direction de l'Est par-dessus la crinière de son mustang vers la terre où ses guerriers sont morts. Cette sculpture qui devrait dépasser en taille le Mont Rushmore est financée par la fondation Crazy Horse Memorial Foundation. Celle-ci a refusé toute aide financière du gouvernement fédéral américain. Le sculpteur d'origine polonaise Korczak Ziólkowski, aidé du chef indien Henry Standing Bear, a débuté la réalisation de cette œuvre en 1948 après avoir acheté la montagne avec son argent personnel. Le sculpteur décéda en 1982 à l'âge de 77 ans sans voir son œuvre aboutie. Néanmoins, ses descendants continuent le travail qui pourrait encore durer 50 ans selon certaines estimations.
     
    www.crazyhorsememorial.org

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    Ah il est loin le temps bénit de l'ancienne Amérique où tout devait paraître aussi paisible qu'une eau sans le moindre trouble. Bien qu'il y eut toujours des querelles entre tribus, les territoires étaient assez éloignés pour que chacun puisse y vivre en paix sans empiéter sur la liberté des autres. Si vous pensez que les Amérindiens ont su rester les mêmes vous faites fausse route.

    Loin des idées toutes faites comme quoi les Amérindiens, tout droit sortis d'un film de western, marcheraient dans de vastes prairies aux côtés de leurs fidèles destriers; arborant leurs costumes traditionnels décorés de plumes d'aigles aux couleurs du soleil et poussant des cris de victoire tout en se dirigeant vers leurs tipis retrouver leurs squaws qui auraient pris soin de leur préparer une bonne bouilli de maïs avec de la viande de bison séchée; pendant que leurs enfants jouraient dans la rivière avec leur raton laveur et leur colibri en sautant d'une falaise...

    Depuis le traumatisme des pensionnats destinés aux autochtones durant la politique d'assimilation et notamment, l'héritage des sévices infligés aux enfants d'origine amérindienne qui ne se limite pas qu'aux tords causés aux individus, mais qui a influé sur la vie de plusieurs générations, tout a bien changé. Ces enfants qui ont connu ces établissement totalitaires ont subit toutes sortes de violence, les plaçant en victime entièrement à la merci des bourreaux, engendrant des sentiments accrus d'isolement, d'humiliation et d'impuissance. Comme la Comission du droit le signale : "Bien des responsables comprenaient parfaitement que le réseau des pensionnats était un système qui visait à saper une culture". Cela a eu un effet profondément néfaste sur les collectivités autochtones.
     
    Dans les réserves, les écoles sont très éloignées des habitations, et la pauvreté persiste toujours touchant beaucoup plus les amérindiens que les américains "blancs". On trouve très peu de réserves où l'électricité et l'eau potable sont à disposition des habitants.
     
    Durant les années 80, les jeunes amérindiens ont adoptés les coutumes américaines. Seulement 10 à 15% ont essayé de garder leur culture intacte en adoptant le même style de vie que leurs ancêtres, ou du moins, en essayant de s'en rapprocher le plus possible. 
     
    Dans les années 2000, les "nouveaux amérindiens" ou les "amérindiens des temps modernes" que l'on devrait plutôt qualifier de victimes du monde occidental, ont perdu tout leur repères et toute la culture qui faisait la fierté et la richesse de l'Amérique de Crazy Horse. Bien que certains tentent durement de garder la mémoire du passé intacte tout en continuant désespérement de perpétuer l'héritage des Grandes Nations, nombreux sont ceux qui adoptent la religion chretienne et mangent chez Mc Donalds. 
     
    Heureusement, quelques uns parviennent à s'en sortir en poursuivant leurs études. Mais certains ont pour seule ressource de revenu  l'artisanat, (avec des bijoux qu'ils confectionnent eux-même), tandis que d'autres sont toujours victimes du chômage et de la pauvreté.
     
    Vers 2008, beaucoup d'entre eux tentent de retrouver leur fierté perdu, et de se relever malgré les horreurs du passé. Ils relèvent la tête, affirmant fièrement qu'ils sont les descendants de Geronimo ou de la tribu de Sitting Bull. Ils refusent d'oublier les atrocités commisent, et réclament des dédomagement pour ces pertes et ces violences aussi bien physiques que morales. Ils prennent à coeur cette nouvelle bataille qui vise à récupérer leurs territoires. Rêve utopique ? Cause perdue ? Nul ne peut vraiment le dire. Tant qu'il y aura de l'espoir, ils se lèveront le matin. Retrouver leurs racines pour exister enfin, voilà en quoi consiste leur nouveau but.
     
    Les peuples autochtones recupèrent progressivement la maîtrise de leur identité culturelle. Une nouvelle étape a été franchie en 1998 lorsque le gouvernement féderal a adressé ses plus profonds regrets à tous les peuples autochtones du Canada en ce qui concerne les gestes passés qui ont contribués aux relations difficiles entre les Native Americans et les colons européens, allant jusqu'à s'engager à dédommager les victimes. En 2006, le gouvernement a conclu une entente financière avec les représentants des peuples indiens, inuits et métisses, en compensation partielle des dommages causés durant des siècles par ces politiques oppressives.
     
     

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    Le Désastre de la Zone de Pine Ridge :
     
    Assister à cela dans le pays le plus riche et le plus puissant de la planète...Etonnant n'est-ce pas ? Ou devrais-je plutôt dire, une honte !
     
     
     
    Située dans le sud-ouest du Dakota du Sud, entre la frontière du Nebraska et les Black Hills, la réserve de Pine Ridge est l'une des 9 réserves du Dakota du Sud, qui font partie de la Grande Nation Sioux. Créée en 1878 en tant que "Agence de Pine Ridge".
     
    Elle devint une réserve en 1889.
     
     
     
     
    Pine Ridge est la seconde plus importante réserve des Etats-Unis, comprenant approximativement 2 millions d'acres de territoire.
     
    Parmi ses 38 000 résidents se trouvent approximativement 17 800 membres inscrits de la tribu Oglala.
     
    Les résidents sont dispersés dans et entre sept petites villes, leur rendant difficile le maintien de la communauté qui est si importante pour leur culture Lakota.
     
     
     
     
    La réserve de Pine Ridge est bien connue pour être l'un des endroits les plus pauvres économiquement sur l'ensemble de l'Amérique du Nord.
     
    L'alcoolisme y est souvent le seul moyen de résistance à la dépression.
     
     
     
    Une mère probablement accompagnée de sa fille qui fait prendre le bain à son bébé
     
     
    Cette région a un des taux de mortalité infantile les plus élevés de la zone occidentale, accompagné de la plus faible espérance de vie concernant l'homme et la femme.
     
    Le chômage approche le taux des 75 %. L'eau courante et le tout à l'égout y sont un luxe. Le confort y est une chose inconnue.
     
     
     
     
     
     
    Une région mise à l'ombre et livrée à toutes sortes de statistiques...
     
     
     
     
     
    Habitation délabrée
     
     
     
     
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    Mary Crow Dog, aussi connue sous le nom de Mary Brave Bird, née en 1953 dans la Réserve Indienne de Rosebud dans le Dakota du Sud, est une écrivaine sioux lakota.

    Elle est l'auteur de deux livres, Lakota Woman et Ohitika Woman, et fut le sujet du film Lakota Woman, siège à Wounded Knee, décrivant les évènements de 1973, quand l'American Indian Movement voulut commémorer le lieu du Massacre de Wounded Knee.
    Ses livres et le film parlent des conditions de vie dans la Réserve Indienne de Pine Ridge (Dakota du Sud), et de l'implication du FBI et du BIA.
     
    Elle épousa Leonard Crow Dog dont elle eut trois enfants. Ils sont aujourd'hui divorcés ; Mary Crow Dog s'est remariée et a eu deux autres enfants.

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