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    COCHISE

    De son véritable nom Shi-Ka-She, il appartient au clan des Chiricahuas Chokonens. D’une taille exceptionnelle, il avait, d’après les témoignages, une noble allure, une épaisse chevelure, un regard vif et pénétrant. Il a été marié à Dos-teh-seh, fille de Mangas Coloradas. Il est le père de Taza et Naiche.
     
    Né vers 1812, probablement en Arizona, Cochise fut le chef du groupe Chokonen de la tribu Apache Chiricahua qui mène alors une existence semi-nomade entre les territoires de l'actuel Arizona et du Nouveau Mexique. Devenu Chef Chiricahua il ne fut pas, dès le début, hostile aux blancs.
     
    En 1861, il est accusé injustement par les autorités américaines de l’enlèvement d’un enfant blanc . Cochise et quelques-uns des siens se rendent chez les soldats pour se disculper de l'enlèvement dont on les accuse. Après lui avoir proposé l’hospitalité sous sa tente, le lieutenant Bascom tente de le prendre en otage pour obtenir la libération de l’enfant, malgré les dires de Cochise sur son innocence.. Plus tard, on apprit qu'une autre bande d'Indiens l'avait capturé. 
     
    Si Cochise réussit à s’échapper, plusieurs membres de sa famille sont capturés. Rapidement, il fait prisonnier quatre Américains pour négocier la libération d'Apaches retenus prisonniers. Finalement soldats et Apaches exécutent leurs otages respectifs. Ulcéré par la pendaison de son frère Coyuntura et de deux de ses neveux, Cochise commence alors une guerre ouverte qui durera plus de dix ans. Il s’allie alors avec son beau-père Mangas Coloradas et devient chef d’une bande de 200 guerriers Chiricahuas et Mimbreños.
     
    Après plusieurs semaines de combat, deux compagnies de dragon conduisirent les Apaches qui restaient au Mexique, où ils les massacrèrent. Bascom fit pendre tous les otages masculins, dont le frère de Cochise. En représailles, les Apaches tuèrent près de 150 blancs et mexicains sur une période de deux mois. 
    Vers la fin de 1861, les soldats quittèrent la région de Chiricahua, pour partir à la guerre de Sécession à l'Est. Bascom mourut plus tard au cours d'une bataille, fauché par un boulet de canon.
     
    Il entreprend une guerre de résistance contre les colons blancs qui envahissent son territoire. À la bataille d’Apache Pass en 1862, il subit une défaite face à l’artillerie du général James Henry Carleton. Il devient peu après le principal chef apache suite à la mort de Mangas Coloradas capturé par traîtrise, torturé et mis à mort.
     
    Pendant près de dix années, ses raids violents, savamment conçus et exécutés, contre les fermiers, les mines, les diligences et les soldats américains, le font entrer dans la légende de la résistance indienne.
     
    En 1865, la guerre de Sécession étant terminée, de nouvelles forces militaires sont envoyées dans l'Ouest pour en finir avec la guérilla Apache. La troupe de Cochise, très mobile, se réfugiant dans les collines (monts Dragoon et Chiricahua) entre deux raids, échappe à leurs poursuivants pendant près de 10 ans, faisant régner la terreur sur tout le territoire apache et parvenant à tenir l'armée en échec jusqu'en 1871.
     
    Au matin du 30 avril 1871, 150 mercenaires Anglais, Mexicains et Indiens Papago attaquèrent un camp Indien endormi, où ils massacrèrent une centaine d'innocents, des femmes et des enfants pour la plupart. Les survivants furent placés en esclavage.
     
    Le président américain, Ulysse S. Grant, fut indigné par cet épisode, et envoya une commission de paix en Arizona, conduite par le général Oliver Howard et Vincent Coyler. Howard arrangea également une rencontre avec Cochise à l'automne, grâce à l'intervention de Thomas Jeffords.
     
    Thomas Jeffords, chargé de transporter le courrier et de traverser le territoire apache, vint voir Cochise, sans armes, avec un drapeau blanc. Ils étaient, tous les deux, honnêtes, hommes de parole et loyaux. Une amitié naquît que le temps ne détruira pas. Cochise s’engagea à ce que le courrier passât toujours sans être attaqué, du moment qu'il s'agissait de courrier personnel, et non de message de l'armée. La guérilla continua mais « le courrier » passa toujours sans la moindre anicroche.
     
    En 1872, conseillé par Tom Jeffords, Cochise accepte d’engager des négociations de paix avec le général Oliver Otis Howard. Cochise était amer, mais réalisait qu'il menait un combat perdu d'avance. Après onze jours de négociation, les deux parties s’entendent sur l’arrêt des hostilités et la création d’une réserve à Sulphur Springs sur les terres Chiricahua, avec Jeffords en tant qu'agent. En contrepartie, Cochise tint parole, son peuple vécut paisiblement jusqu'à sa mort en 1874. A partir de cette date, le gouvernement brisa le traité signé par Cochise et déplaça sa tribu de leurs montagnes vertes vers le désert aride de l'Arizona. 
     
    Le plus jeune fils de Cochise, Naiche, et Geronimo s'enfuirent avec la tribu et se cachèrent dans les montagnes de Chiricahua. Ils réussirent à rester libres pendant dix ans, ne se rendant finalement qu'en 1886.
     
     
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    de Michèle Riekert

    L'existence de Long Soldier, jeune Amérindien, est celle de milliers de ses congénères. Enfant, battu par un père adoptif, rejeté par son entourage à cause de son indianité, il plonge dans l'alcool, la drogue et la délinquance. Anéanti par le poids de la misère et des injustices, il se résout, un soir de novembre 1984, à mettre fin à ses jours dans le désert du Montana. C'est lors de cette nuit fatale que, pris malgré lui dans une course-poursuite avec la police, un échange hasardeux de coups de feu décide de son sort. On l'accuse du meurtre d'un shérif, sans preuve. Après deux procès expéditifs, il échappe de peu à la pendaison, mais il est condamné à perpétuité sans possibilité de remise de peine, à l'âge de vingt-six ans. Depuis, Long Soldier se bat pour que son innocence soit reconnue. En prison, il découvre sa véritable identité, sa famille, l'histoire terrible de son peuple, ses traditions. Sa vie prend sens ; il trouve la force de lutter. Fruit d'années de correspondance entre un prisonnier et un écrivain, ce récit raconte, avec une simplicité poignante, la vie d'un Indien d'aujourd'hui, et dresse un portrait effrayant, mais lucide, d'une Amérique peu connue. Les faits évoqués sont à peine croyables, même pour un lecteur averti. Les droits de ce livre sont destinés à financer les recours en justice de Long Soldier. 


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    Nous avons entendu dire que les gens de Big Foot campaient avec les soldats, là-bas à quelques vingt kilomètres d'où nous étions quand on prend par la vieille route. C'est le lendemain matin, le 29 décembre 1890, qu'il s'est passé quelque chose de terrible. Dans l'après-midi qui a précédé cet événement, je me suis rendu à Pine Ridge, où j'ai entendu parler de ces choses, et c'est pendant que j'étais là que les soldats se sont mis en route pour l'endroit où étaient les gens de Big Foot. Cela faisait bien quelques cinq cents soldats qui se trouvaient là le lendemain matin. Quand je les ai vus se mettre en route, j'ai senti que quelque chose de terrible allait se passer. Je n'ai presque pas dormi cette nuit-là. J'ai marché par là autour presque toute la nuit. Le matin, je suis sorti pour voir mes chevaux, et pendant que j'étais dehors, j'ai entendu tirer du côté de l'est, et d'après le son j'ai su que c'était des fusils-chariots (canons) qui tiraient. Ces sons me traversaient le corps et je sentais que quelque chose de terrible se passait. Quand je suis arrivé au camp avec les chevaux, un homme est venu à moi et m'a dit : "Hey-hey-hey ! Les gens qui arrivent se font tirer dessus ! Je le sais !" J'ai sellé mon cheval fauve et j'ai revêtu ma chemise sacrée. Je l'avais faite tout spécialement pour moi et elle ne devait être portée par personne d'autre. Sur le dos, il y avait un aigle tacheté aux ailes déployées, et sur l'épaule gauche était l'étoile du matin, car lorsqu'on regarde le sud, cette épaule est en direction de l'est. A travers la poitrine, de l'épaule gauche à la hanche droite, était l'arc-en-ciel flamboyant, et il y avait un autre arc-en-ciel autour du cou, comme un collier, avec une étoile en bas. A chaque épaule, coude et poignet était une plume d'aigle. Et toute la chemise était couverte d'éclairs rouges. J'ai peint mon visage en rouge, et dans mes cheveux j'ai placé une unique plume d'aigle pour celui qui est en haut.

     

     

     

    Je n'ai pas mis longtemps à me préparer, car j'entendais toujours tirer des coups de feu. Je suis parti tout seul sur la vieille route qui court à travers les collines jusqu'à Wounded Knee. Je n'avais pas de fusil. Je ne portais que l'arc sacré de l'est que j'avais vu dans ma grande vision. Je n'étais pas allé bien loin qu'une bande de jeunes hommes est arrivée au galop derrière moi. Les deux premiers hommes étaient Loves War et Iron Wasichu. Je leur ai demandé ce qu'ils allaient faire et ils m'ont dit qu'ils voulaient seulement voir de quel côté avait lieu la fusillade. Puis d'autres sont arrivés dont certains étaient des hommes plus âgés. Nous chevauchions rapidement et nous étions maintenant une vingtaine. La fusillade devenait plus bruyante. Un cavalier est arrivé de là-bas au grand galop et il nous a crié : "Hey-hey-hey ! Ils les ont tués !" Puis il a cinglé son cheval et est parti à toute vitesse dans la direction de Pine Ridge. En quelques instants nous sommes arrivés au sommet de la crête où, quand vous regardez à l'est, vous pouvez voir pour la première fois le monument et le champ funéraire sur la petite colline où se trouve l'église actuelle. C'est là que cette terrible chose à commencé. 

    Juste au sud du champ funéraire, sur la petite colline, un profond ravin asséché court à peu près d'est en ouest, très sinueux, et il remonte à l'ouest presque jusqu'au sommet de la crête où nous étions alors. Il n'avait pas de nom, mais de nos jours les Wasichous (les blancs) l'appellent parfois Battle Creek. Nous nous sommes arrêtés sur la crête à distance du début du ravin. Les fusils-chariots tiraient toujours sur la petite colline, et ils ont continué à tirer, et ont atteint le ravin. Il y avait une intense fusillade là-bas au fond, et il y avait des cris partout, et nous voyions les hommes de la cavalerie disséminés sur la colline devant nous. Certains chevauchaient le long du ravin et tiraient dedans, où les femmes et les enfants s'enfuyaient et cherchaient à se cacher dans les ravinoles et derrière des pins rabougris. Un peu en avant de nous, juste au-dessous du début du ravin sec, il y avait des femmes et des enfants qui étaient blottis contre un talus de terre glaise, et des soldats pointaient leurs fusils contre eux. Nous nous sommes arrêtés derrière la crête et j'ai dit aux autres : "Prenez courage ! Ceux-là sont nos parents. Nous allons essayer de les ramener." Puis nous avons tous chanté un chant qui allait ainsi : 

    J'ai dit : Je suis une nation d'êtres du tonnerre.
    J'ai dit : Je suis une nation d'êtres du tonnerre.
    Il faut que vous viviez.
    Il faut que vous viviez.
    Il faut que vous viviez.
    Il faut que vous viviez.
     
    Puis j'ai chevauché sur la crête et les autres m'ont suivi, et nous criions tous : "Prenez courage ! Il est temps de se battre !" Les soldats qui gardaient nos parents nous ont tiré dessus, puis se sont enfuis à toute vitesse, et d'autres soldats à cheval de l'autre côté du ravin aussi. Nous avons rejoint nos parents et les avons fait passer de l'autre côté de la crête au nord-ouest où ils pourraient se mettre en sureté. Je n'avais pas de fusil, et quand nous chargions, je tenais seulement l'arc sacré bien haut devant moi dans ma main droite. Les balles ne nous ont pas atteints du tout. Nous avons trouvé un petit bébé couché tout seul au haut du ravin. C'était une petite fille, et je ne pouvais pas la prendre juste à ce moment là. Mais je l'ai emportée plus tard et certains des nôtre l'ont adoptée. Je l'ai emballée bien serrée dans un châle qui était autour d'elle et je l'ai laissée là. L'endroit était sûr, et j'avais d'autres choses à faire. Les soldats avaient couru sur les collines à l'est, où se trouvaient d'autres soldats, et ils étaient descendus de cheval et couchés par terre. 
     
     
     
     
    J'ai dit aux autres de rester en arrière et j'ai chargé les soldats en tenant l'arc sacré dans ma main droite et en le brandissant vers eux. Ils m'ont tous tiré dessus et j'entendais les balles siffler tout autour de moi, mais j'ai lancé mon cheval droit sur eux et, quand j'ai été tout près, j'ai fait demi-tour. D'autres soldats, de l'autre côté du ravin, se sont mis aussi à me tirer dessus, mais je suis revenu vers les autres sans être atteint du tout. Pendant ce temps, beaucoup d'autres Lakotas qui avaient entendu la fusillade arrivaient de Pine Ridge, et tous ensemble nous avons chargé les soldats. Ils se sont enfuis vers l'est, où la bataille avait commencé. Nous avons continué en descendant le long du ravin, et ce que nous avons découvert était horrible. Femmes et enfants et petit bébés morts et blessés étaient éparpillés tout le long du ravin où ils avaient cherché à fuir. Les soldats les avaient poursuivis dans leur fuite et les avaient assassinés. Par places, ils étaient en tas, parce qu'ils s'étaient blottis ensemble, et d'autres étaient éparpillés partout. Parfois des groupes avaient été tués et déchiquetés quand les fusils-chariots les avaient atteints. J'ai vu un petit bébé qui essayait de téter sa mère, mais elle était morte et tout ensanglantée. Il y avait deux petits garçons à un endroit du ravin. Ils avaient des fusils et ils s'étaient mis tout seuls à tuer des soldats. On pouvait voir les soldats qu'ils avaient tués. Ces garçons étaient tout seuls à cet endroit, et ils n'ont pas été blessés. Ils étaient braves. Quand nous avons repoussé les soldats, ils se sont terrés, et nous n'étions pas assez nombreux pour les déloger. Mais dans l'après-midi ils s'en sont allés de Wounded Knee Creek et nous avons pu voir ce qu'ils avaient fait. 
     
     
     
    Hommes, femmes et enfants étaient entassés et éparpillés sur tout le replat situé au pied de la petite colline où les soldats avaient leurs chariots, et à l'ouest, tout le long du ravin sec jusqu'au haut de la crête, les femmes, les enfants et les bébés morts étaient répandus. Quand j'ai vu cela, j'aurais voulu être mort aussi, mais je n'étais pas triste pour les femmes et les enfants. Il valait mieux pour eux qu'ils soient heureux dans l'autre monde, et j'aurai voulu y être aussi. Mais avant d'y aller, je voulais me venger. Je me disais qu'un jour viendrait peut-être, et que nous aurions notre revanche.
     
    Après que les soldats sont partis, mon ami Dog Chief m'a dit comment tout avait commencé, et il était près de Yellow Bird quand cela est arrivé. Et voici comment : Dans la matinée, les soldats se sont mis à prendre tous les fusils des gens de Big Foot qui campaient sur le replat au pied de la petite colline où sont maintenant le champ funéraire et le monument. Les gens avaient empilé la plupart de leurs fusils, et même leur couteaux, près de la tente où Big Foot, malade, était couché. Les soldats étaient sur la petite colline tout autour, et il y avait des soldats de l'autre côté du ravin asséché, au sud, et aussi le long du vallon de Wounded Knee à l'est. Les gens étaient presque encerclés, et les fusils-chariots étaient pointés sur eux. Quelques-uns n'avaient pas encore donné leurs fusils, aussi les soldats fouillaient toutes les tentes, lançant des objets n'importe où et donnant des coups de pied à tout ce qu'ils trouvaient. Il y avait un homme du nom de Yellow Bird, et il se tenait debout avec un autre homme devant la tente où Big Foot, malade, était couché. Ils s'étaient enveloppés de draps blancs, avec des trous au niveau des yeux pour qu'ils puissent voir, et ils avaient des fusils en dessous. Un officier est venu pour les prendre. Il avait déjà pris le fusil de l'autre homme, et il allait prendre celui de Yellow Bird. Mais Yellow Bird ne voulait pas le lâcher. Il a lutté avec l'officier, et tandis qu'ils luttaient, le coup est parti et a tué l'officier.
     
     
    Le cadavre de Big Foot dans la neige, après qu'il ai été tué
     
    Les Wasichous et certains autres ont dit qu'il l'avait fait exprès, mais Dog Chief qui se trouvait juste à côté m'a dit que ce n'était pas vrai. Aussitôt que le coup est parti, m'a dit Dog Chief, un officier a tiré et tué Big Foot qui était couché et malade dans la tente. Puis tout à coup personne n'a plus su ce qui se passait, sinon que tous les soldats s'étaient mis à tirer et que les fusils-chariots tiraient droit sur les gens. Beaucoup ont été abattus sur place. Les femmes et les enfants se sont enfuis vers le ravin, vers l'est, tombant un à un, car les soldats tiraient sur eux. Il n'y avait à peu près qu'une centaine de guerriers et environ cinq cents soldats. Les guerriers ont bondi vers l'endroit où ils avaient empilé leurs fusils et leurs couteaux. Et avant qu'ils aient pu atteindre leurs armes ils se sont battus contre les soldats avec leurs mains. 
     
    Dog Chief a vu Yellow Bird sauter dans une tente avec son fusil, et de là il a tué des soldats jusqu'à ce que la tente prenne feu. Puis il est mort criblé de balles. Ces choses se passaient durant une belle journée d'hiver. Le soleil brillait. Mais après que les soldats furent partis, ayant accompli leur sale besogne, la neige, lourde, s'est mise à tomber. Le vent s'est levé durant la nuit. Il y a eu une violente tempête et le froit est devenu très intense. La neige s'engouffrait profondément dans le ravin tortueux qui ne fut plus qu'un long tombeau de femmes, d'enfants et de bébés massacrés, qui n'avaient cherché qu'à s'enfuir, et qui n'avaient jamais fait aucun mal. 
     
     
    Fausse commune où furent entassé les cadavres des amérindiens massacrés par les soldats
     
    Après que les soldats furent partis, nous sommes allés, Red Crow et moi, à Pine Ridge, et j'ai emmené le petit bébé dont je vous ai parlé. Red Crow en avait un aussi. Nous revenions à Pine Ridge parce que nous pensions que la paix régnait chez nous, mais ce n'était pas le cas. Pendant que nous étions loin, il y avait eu de la bagarre autour de l'agence, et nos gens étaient tous partis. Ils avaient filé si précipitamment qu'ils avaient laissé les tentes dressées. Il faisait presque nuit lorsque nous sommes arrivés au nord de Pine Ridge, là où se trouve maintenant l'hôpital, et des soldats ont tirés sur nous, mais sans nous atteindre. Nous avons parcouru le camp, et il était tout vide. Nous étions affamés, car nous n'avions rien mangé depuis tôt le matin, aussi nous avons jeté un coup d'oeil dans les tentes jusqu'à ce que nous trouvions un pot où l'on avait cuit du pa-pa (viande séchée). Nous nous sommes assis et avons commencé à manger. Pendant que nous mangions, les soldats ont tiré sur la tente et une balle l'a traversée juste entre Red Crow et moi, jetant de la poussière dans notre soupe. Mais nous avons continué à manger jusqu'à ce que nous ayons le ventre plein. Puis nous avons pris les bébés, enfourché nos chevaux et sommes partis. Si au moins cette balle m'avait tué, je serais mort avec du pa-pa plein la bouche. 
     
     
    Le peuple avait fui et avait descendu Clay Creek, et nous avons suivi leurs traces. Il faisait noir maintenant, et tard dans la nuit nous sommes arrivés au lieu où ils campaient sans aucune tente. Ils étaient assis autour de petits feux, et la neige commençait à tomber. Nous avons marché parmi eux et j'ai entendu la voix de ma mère. Elle chantait un chant funèbre pour moi, car elle était certaine que j'étais mort là-bas. Elle a été si heureuse de me voir qu'elle s'est mise à pleurer et pleurer. Des femmes qui avait du lait ont nourri les petits bébés que Red Crow et moi avions apportés. 
     
    Black Elk se confiant à John G.Neihardt, Elan noir parle, mai 1931

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    Lakota Woman est un film américain réalisé en 1994, par Frank Pierson

    Née dans une réserve du Dakota du sud, Mary Crow Dog s'est toujours battue contre le racisme. Son combat conduira en 1973, à l'occupation par l'Américan Indian Movement (AIM) durant 71 jours, du lieu où fut le massacre de Wounded Knee jusqu'à ce que les forces fédérales les assiégèrent. Le film retrace la vie de cet écrivain Sioux qui a su faire preuve de courage et de détermination.


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    Skins est un film américain de Chris Eyre, inspiré de la relation entre deux frères Sioux qui vivent dans la réserve indienne de Pine Ridge.

    Rudy Yellow Lodge est un enquêteur de police et témoin de l'héritage douloureux de l'existence des Indiens. Bien que le chômage sévit, l'alcoolisme et la violence domestique étant la norme pour de nombreux habitants de la réserve, Rudy a largement échappé à ce cycle de désespoir. Son frère Mogie, cependant, n'a pas eut la même chance. Or, face à la découverte d'un corps ensanglanté, d'un magasin d'alcool enflammé juste à côté de la terre natale qui vend des millions de canettes de bière par an pour la population indigène, et l'auto-destruction de son frère, Rudy va se lancer dans une quête pour venger sa famille, sa culture et lui-même et réclamer justice. 

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