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    Les descendants des vaillants Indiens Apaches n’en ont pas cru leurs oreilles lorsqu’ils ont appris que le nom de code de l’opération de liquidation de Ben Laden avait été baptisée du nom de l’un de leurs chefs historiques : Géronimo. Le fait est d’autant plus grave que l’association des deux noms est extrêmement offensante pour cette tribu et elle est historiquement diffamatoire.

     Et pourtant, avant encore le début de l’opération, une commission ad-hoc avait été créée au Sénat US, chargée de débattre « des incidences des stéréotypes sur les enfants de différentes populations ». La conseillère de cette Commission avait dit que « le fait d’associer le nom de ‘Géronimo’ à celui qui fut l’un des ennemis les plus implacables des Etats-Unis créerait des dommages très sérieux ».

    Les représentants des Indiens Apaches se sont dit « découragés, car ayant le sentiment que l’image négative des Indiens dans la société américaine n’avait pas changé depuis le 19e siècle ».

     

     

     

    Comparer Ben Laden à Géronimo , une «injustice»
    Dénonçant une « injustice », il réclame « au nom de sa tribu et des autres communautés indiennes », des excuses de Barack Obama. Geronimo, était un « homme brave, courageux, qui défendait son peuple, ses terres et le mode de vie des apaches », a-t-il tenu à préciser. Le célèbre chef apache, mort en 1909, a longtemps résisté aux forces américaines et mexicaines dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il échappa de nombreuses années à ses ennemis avant d’être capturé et détenu comme prisonnier de guerre jusqu'à la fin de ses jours.
    C'est sans doute en référence à son côté insaisissable, que son nom a été prêté à la traque de Ben Laden.
     
     

    Dans une lettre adressée au président Barack Obama, la tribu apache de Fort Sill, où est mort Geronimo, s'est dite « blessée » que l’opération lancée contre Oussama ben Laden ait été baptisée par les Etats-Unis « Geronimo E-KIA » (pour Enemy Killed in Action). « Comparer Geronimo à Oussama ben Laden, un terroriste lâche qui a tué des milliers de gens, est douloureux et blessant pour notre tribu et pour tous les Indiens d’Amérique », s’est indigné Jeff Houser, le président de la tribu apache de Fort Sill.

     "L'utilisation déplacée d'icônes de la culture indienne est trop répandue dans notre société. Ses conséquences sur l'esprit des enfants indiens et non-indiens est dévastatrice", a déploré la Conseillère en chef du Comité aux affaires indiennes du Sénat, Loretta Tuell.

    Ce sont par les mots "Geronimo-E KIA", une contraction de "Geronimo Enemy Killed in Action" (Ennemi tué au combat), que la Maison Blanche a été avertie de l'issue de la mission par le commando des forces spéciales de la Marine américaine.

    Le Comité des affaires indiennes du Sénat va saisir l'occasion de la tenue d'une audition au Congrès jeudi pour dénoncer "l'association entre le nom de Geronimo, l'un des plus grands héros amérindiens, et le plus haï des ennemis des Etats-Unis", a indiqué Mme Tuell dans une déclaration transmise mercredi à l'AFP.

    De même, le Congrès national des indiens américains (NCAI), la plus grande organisation représentant les indiens, s'est élevée contre l'emprunt du nom du célèbre chef Apache pour désigner l'élimination du chef d'Al-Qaïda.

     

     

     

    "Associer un guerrier indien à Ben Laden n'est pas un reflet juste de l'histoire et cela minimise le sacrifice des Amérindiens engagés dans nos troupes", a protesté dans un communiqué Jefferson Keel, président du NCAI. Il a rappelé que 77 Amérindiens étaient morts au combat et 400 avaient été blessés en Irak et en Afghanistan depuis 2001.

    Chef légendaire de la rébellion apache au 19e siècle, Geronimo (1829-1909) était considéré comme un stratège de guérilla hors pair et a été détenu comme prisonnier de guerre pendant 20 ans.

    Ses restes, notamment son crâne et ses os, sont censés être conservés aujourd'hui par une société secrète de l'université Yale, l'Ordre des Crânes et des Os.

    En 2009, ses descendants avaient demandé leur restitution en déposant une plainte devant la justice, qui a été jugée irrecevable en 2010. Sans oublier que les promesses faites par l'actuel président des états-unis, à savoir, Barack Obama, n'ont toujours rien donné, si ce n'est d'avoir autorisé ce nom de code, insultant vis à vis des populations amérindiennes, à l'opération lancée contre Ben Laden.

    source : rmc.fr/france24.com/israel7.com

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    Big Foot, de son vrai nom Si Thanka (qui signifie Grand Pied en Sioux Lakotas) était un chef de la tribu des Sioux Lakotas Miniconjous. Il était le demi-frère de Sitting Bull et avait participé à la bataille de Little Big Horn aux côtés de Crazy Horse.

    Big Foot et son peuple vécurent dans la réserve de Cheyenne River, et furent les croyants les plus enthousiastes de la cérémonie de la Ghost Dance. La famine et la misère qu'ils trouvèrent dans leur réserve, lors de la défaite finale en 1889, firent que les Lakotas trouvèrent refuge dans le message de Renouvellement Messianique de la Ghost Dance. Le mouvement envahit rapidement tout le campement, alertant les agents indiens locaux. Plusieurs danseurs furent supprimés, d'autres rappelés à l'ordre par les troupes.
     
    A la réserve de Standing Rock, il y eut une effusion de sang lorsque la police indienne tua Sitting Bull lors de son arrestation. Beaucoup de la tribu du vieux chef décédé s'échappa alors pour se réfugier auprès de Big Foot.
     
    Après l'assassinat de Sitting Bull, (suspecté d'encourager la Ghost Dance dans le but de provoquer un soulèvement), le 15 décembre 1890, Big Foot abandonne son village avec sa tribu dans l'espoir de rejoindre la tribu des Sioux Oglalas de Red Cloud (Nuage Rouge), car celle-ci comprend de nombreux adeptes de la religion interdite des "Ghosts Dancers" (Danse des Esprits). Il espérait aussi y trouver la paix, loin de la violence rencontré à Standing Rock. Big Foot et sa tribu traversent 250 km de terres désolées en plein mois de décembre. Il attrapa lui-même une pneumonie.
     
    Malade, Big Foot n'avait plus d'intentions belliqueuses, et portait un drapeau blanc lorsque les patrouilles militaires les capturèrent le 28 décembre 1890. Cette nuit-là, Big Foot et sa tribu campèrent près de la crique de Wounded Knee, cernés par les soldats.
     
    Au matin du 29, lors du désarmement de la tribu, un incident dégénère en fusillade générale et 153 membres de la tribu des Sioux Minicoujous comprenant femmes et enfants ainsi que Big Foot lui-même sont tués sur place. Puis ils poursuivirent les autres femmes et enfants, pour les abattre à plusieurs kilomètres du lieu de la confrontation première. 
     
    Big Foot fut le premier à être abattu à Wounded Knee et toute sa tribu (sauf quelques rares rescapés) fut massacré par le 7e régiment de la cavalerie des Etats-unis.

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    Nommée Six grands-pères par les Sioux Lakota, la montagne fut rebaptisée d'après Charles E. Rushmore, un grand avocat de New York qui la remarqua durant une expédition en 1885. Lieu sacré pour les Amérindiens, le mont Rushmore fit partie intégrante de la route que le chef indien lakota Black Elk emprunta lors d'un voyage spirituel qui le mena au sommet du pic Harney Peak à proximité du mont.

    Après toute une série de batailles dont celle de Little Big Horn contre les Amérindiens de 1876 à 1877, les États-Unis, attirés par les richesses de l'ouest, conquirent le territoire qui appartenait aux Amérindiens depuis la signature en 1868 du Traité de Fort Laramie. Pour les pionniers blancs, le pic possédait plusieurs noms différents comme Cougar Mountain, Sugarloaf Mountain, Slaughterhouse Mountain, ou bien encore Keystone Cliffs. La colline fut nommée mont Rushmore durant l'expédition d’exploration menée par Rushmore, David Swanzey (mari de Carrie Ingalls qui était la sœur de l'auteur Laura Ingalls Wilder), et Bill Challis.
     
    L'historien Doane Robinson évoqua pour la première fois l'idée du mont Rushmore en 1923 pour promouvoir le tourisme local. Au départ, le projet de sculpture du Mont fut lancé pour attirer les visiteurs dans la région des Black Hills au Dakota du Sud. En 1924, Robinson persuada le sculpteur Gutzon Borglum de visiter la montagne pour s'assurer de la faisabilité de la réalisation. Borglum avait à ce moment déjà réalisé un énorme bas-relief pour un mémorial célébrant les leaders des États confédérés sur la montagne Stone Mountain en Géorgie. Le plan original prévoyait de sculpter la roche granitique de la colline Needles dans les Black Hills. Borglum se rendit compte toutefois que la roche érodée de cette colline ne convenait pas car elle était trop friable pour supporter la sculpture et ses détails. Il choisit alors le mont Rushmore qu’il apprécia également grâce à son excellente exposition au soleil. Borglum dit du mont Rushmore en le voyant, « L’Amérique défilera le long de cette ligne d’horizon. ».
     
    Après de longues négociations avec le Président américain Calvin Coolidge et une délégation du Congrès, le projet reçut l'approbation de ce dernier qui autorisa le lancement d’une commission nationale du mémorial du Mont Rushmore le 3 mars 1925. Le président de l’époque Calvin Coolidge (sous le mandat duquel, les amérindiens se voient reconnaître la nationalité américaine) insista pour que deux républicains et un démocrate soient sculptés auprès du président Washington.Le découpage de la roche débuta en 1927 et se termina en 1941. L’image de Thomas Jefferson fut à l’origine prévue à la droite de Washington mais à cause d’une roche non adaptée à la sculpture de son visage, il passa à gauche de Washington.
     
     
     
    Le Crazy Horse Memorial en construction
     
     
    Entre le 4 octobre 1927 et le 31 octobre, 1941, Gutzon Borglum et 400 ouvriers sculptèrent ainsi les quatre visages hauts de 18 mètres pour commémorer les 150 premières années de l’histoire des États-Unis. Les présidents furent choisis par Borglum pour leurs rôles respectifs dans la préservation et l’expansion du territoire national.
     
    En 1933, le service national des parcs (National Park Service) prit le parc sous sa juridiction et participa au projet en améliorant les infrastructures. Par exemple, le service améliora une voie ferrée pour que le sommet du mont soit plus facilement accessible aux ouvriers. Le 4 juillet 1934, le visage de Washington fut achevé. Il aura fallu deux essais au sculpteur Gutzon Borglum pour réussir le visage de Thomas Jefferson. Sa première tentative, à droite de George Washington, a été réduite à néant par un défaut du granit. Le visage a du être effacé de la montagne en 1934 à coups d'explosifs. Le deuxième portrait de Jefferson, cette fois-ci à gauche de Washington a été inauguré en 1936. Le visage d'Abraham Lincoln le 17 septembre 1937. 
     
    En 1937, une demande de fonds supplémentaires fut introduite auprès du Congrès pour ajouter la tête de Susan B. Anthony mais seuls les fonds pour terminer les visages déjà commencés furent alloués. En 1939, le visage de Theodore Roosevelt fut inauguré.Borglum décéda d’une embolie en mars 1941. Son fils Lincoln Borglum, acheva le projet mais des fonds insuffisants sonnèrent la fin des travaux. Il faut remarquer que le projet initial prévoyait de réaliser également le buste des quatre présidents mais finalement seuls les visages furent achevés.
    Borglum avait aussi imaginé la réalisation d’un panneau géant (en lettres dorées hautes de 2,44 mètres) reprenant des faits historiques comme la Déclaration d’indépendance, la Constitution américaine, l’achat de la Louisiane et sept autres acquisitions comme l’Alaska ou le Texas.
     
    Le coût total de l’œuvre s’éleva à 989 992,32 dollars. Il est intéressant de remarquer qu’aucun ouvrier ne fut tué lors de la réalisation de l’œuvre, ce qui est remarquable pour l’époque. Dans un canyon à proximité se trouve une chambre forte creusée dans la roche qui contient 16 panneaux en porcelaine émaillée. Les panneaux accueillent le texte de la Déclaration d’indépendance, de la Constitution, de l’histoire américaine et de la biographie des quatre présidents et de Borglum. Cette chambre fut ouverte en 1998.
     
    Des travaux furent également réalisés dans les années 1990 pour améliorer les infrastructures d’accueil des visiteurs (musée, maison du tourisme et sentiers balisés). Des ouvriers alpinistes escaladent chaque année l’œuvre afin de l’entretenir.
     
     
     
     
    Le mont est un sujet de controverse parmi les Amérindiens Lakotas car ceux-ci perdirent leurs terres à la suite de la guerre les opposant au gouvernement américain entre 1876 et 1877. Le traité de Fort Laramie en 1868 avait en effet laissé la région à cette tribu. Les Lakotas considèrent ces collines comme sacrées.
     
    Des membres des mouvements indiens occupèrent le monument pour protester en 1971 en le baptisant « Mont Crazy Horse ». Le chaman John Fire (dont le nom indien est Cerf Boiteux) y réalisa une prière sur la montagne pour remémorer la promesse non tenue des Blancs suite à la rupture du traité. 
     
    Le monument a pour certains un caractère raciste car il pourrait être interprété comme une indication d’une supériorité des Blancs sur la nation indienne par le fait que les quatre présidents étaient en fonction durant l’acquisition des terres ancestrales amérindiennes. Ces collines étaient en effet sacrées pour les indigènes et la construction d'un tel monument est choquant pour ceux-ci tout comme le serait la profanation d'une église chez les catholiques...
     
    Gutzon Borglum lui-même est sujet à la controverse car il fut en relation avec le Ku Klux Klan lors de ses travaux.
     
     
     
     
    Le monument reste encore de nos jours un sujet de discorde bien qu’un directeur d’origine amérindienne ait été nommé en 2004 à la tête du parc. En réponse à ce monument, un autre mémorial (« Crazy Horse Memorial ») est actuellement en construction un peu plus loin dans les Black Hills. Il représente le célèbre chef amérindien Crazy Horse et a pour but de montrer le caractère sacré de la région pour les Amérindiens. Le chef regarde en direction de l'Est par-dessus la crinière de son mustang vers la terre où ses guerriers sont morts. Cette sculpture qui devrait dépasser en taille le Mont Rushmore est financée par la fondation Crazy Horse Memorial Foundation. Celle-ci a refusé toute aide financière du gouvernement fédéral américain. Le sculpteur d'origine polonaise Korczak Ziólkowski, aidé du chef indien Henry Standing Bear, a débuté la réalisation de cette œuvre en 1948 après avoir acheté la montagne avec son argent personnel. Le sculpteur décéda en 1982 à l'âge de 77 ans sans voir son œuvre aboutie. Néanmoins, ses descendants continuent le travail qui pourrait encore durer 50 ans selon certaines estimations.
     
    www.crazyhorsememorial.org

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