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    Ah, mon coeur se brisa lorsque je je commençai à voir des carcasses de bisons éparpillées de partout dans notre beau pays ; des bisons tués, dépecés et laissés à pourrir par les hommes blancs : des centaines et des centaines de bisons. Les premiers que je vis, c'était dans le bassin de Judith. Tout le pays sentait la chair pourrissante. Nos coeurs étaient comme pétrifiés. Et pourtant, personne ne croyait encore que les hommes blancs pourraient tuer tous les bisons. Depuis le commencement des choses, il y en avait toujours eu tant ! Même les Lakotas, si mauvais fut leur coeur envers nous, n'auraient jamais fait une chose pareille ; ni les Cheyennes, ni les Arapahos, ni les Pecunnies. Et pourtant l'homme blanc l'a fait, alors qu'il ne recherchait même pas cette viande. Nous avons cru longtemps que les bisons nous reviendraient ; mais ils ne l'ont pas fait. Tout d'un coup, nous avons connu la faim, la maladie et la peur. N'en croyant pas leurs yeux, nos chasseurs ont chevauché très loin à la recherche du bison ; si loin que, même s'ils avaient trouvé un troupeau, nous n'aurions pu l'atteindre en une demi-heure. "Rien ; nous n'avons rien trouvé", nous disaient-ils. Alors, affamés, ils contemplaient les plaines vides, comme en rêve. Après quoi leur coeur n'était plus bon. Si le grand Chef blanc de Washington ne nous avait pas donné de nourriture, nous aurions été balayés sans la moindre chance de lutter pour notre survie. Ensuite les hommes blancs ont commencé à clôturer les plaines, de sorte que nous ne pouvions plus voyager ; de toute façon ce n'était plus guère la peine de voyager, il n'y avait plus rien qui valût le voyage. Nous commençâmes à rester en place, à devenir paresseux et de plus en plus malades. Nos hommes avaient durement combattu nos ennemis, en les maintenant par leur bravoure à l'écart de notre beau pays ; mais à present, comme tout allait mal, nous étions atteints d'une stupide faiblesse. Nos hommes, nos chefs commencèrent à boire le whisky de l'homme blanc et à le laisser guider leur pensée. Comme nous avions coutume d'écouter nos chefs aux jours du bison, aux jours de guerre et d'émotion, nous les écoutions toujours ; et nous nous y laissâmes prendre. Nos sages devinrent fous et burent le whisky de l'homme blanc. Mais que faire ? Nous ne connaissions d'autre voie que d'écouter nos chefs et nos hommes éminents. Nos anciens étaient différents ; même nos enfants étaient différents...


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    Peu avant 1900, les polititiens d'Amérique du Nord décidèrent de "civiliser" agressivement les Indiens suivant les critères d'inspiration européenne hérités par les Etas-Unis et le Canada. Ils croyaient qu'un des obstacles majeurs à l'intégration était l'attachement des Indiens à la vie tribale. En séparant de leurs proches les enfants indiens (parfois dès l'âge de 4 ans) et en les envoyant dans des internats, situés de préférence loin de leur région et de leur communauté, on espérait parvenir enfin à les assimiler. Si les parents refusaient de laisser partir leurs enfants, les agents les menaçaient de leur retirer les rations alimentaires jusqu'à ce qu'ils acceptent. Certains essayaient de cacher leurs enfants mais la police de l'agence indienne recherchait et dénichait ceux-ci.

    LES INTERNATS

    La plupart des internats séparaient les enfants de leur famille pour une durée d'au moins huit à neuf mois. Pendant ce temps avait lieu une double atteinte à l'identité indienne : on effaçait tout signe extérieur et intérieur d'appartenance à la tribu et l'on enseignait aux enfants les valeurs et les comportements de la culture anglo-saxonne. La transgression des règles établies entraînait des punitions : dans certaines institutions, ceux qui mouillait leur lit devaient porter leur matelas toute la journée. Les enfants surpris à parler leur langue indigène ou à pratiquer des rites religieux traditionnels devaient rester des heures sur la pointe des pieds, les bras levés. Les filles désobeissantes recevaient l'ordre de trousser leurs jupes pour recevoir la fessée devant leurs camarades de classe. Un garçon fugueur pouvait être obligé à porter des habits féminins, fouetté avec un tuyau de caoutchouc ou enchaîné par la cheville à un boulet. La punition la plus courante était l'enfermement dans un sombre cachot, au pain et à l'eau.

     

     

    Au terme de l'année scolaire, bon nombre d'élèves étaient envoyés dans des familles euro-américaines où ils étaient mis aux travaux de la ferme et aux tâches domestiques tout en se perfectionnant en anglais et en s'imprégnant des valeurs chrétiennes. Ce programme d'été empêchait certains d'entre eux de retrouver leur famille avant des années.

    DES METHODES MILITAIRES

    Jusqu'après 1930, la vie dans les internats, souvent établis dans des casernes désaffectées, s'inspira du modèle militaire. Vêtus d'un uniforme, les enfants devaient gagner le réfectoire et les classes en rang, et une partie de leur temps libre était consacrée à l'entretien des locaux. Les élèves devaient se rendre à l'appel et se présenter à des postes de travail à différents oments de la journée.

     

    voir l'article sur la politique d'assimilation.


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  • Des Indiens ont joués dans des films depuis l'époque du muet. Au début, on les utilisait surtout comme figurants ou dans des petits rôles. Quelques-uns cependants sont devenus des vedettes. En 1979, par exemple, Jay Silverheels a été le premier autochtone à se voir attribuer une étoile sur le fameux Walk of Fame ("Trottoir de la Gloire") d'Hollywood. Depuis, les acteurs Indiens comme Irene Bedard (Inupiat et Cree) ou Will Samson (Creek) ont eu de grands rôles et atteint la notoriété à Hollywodd et à la télévision. 


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    Brisant les chaînes d'une politique de ce type colonial, les peuples autochtones d'Amérique du Nord ont, à partir des années soixante, commencé à définir et à mettre en forme leurs propres valeurs artistiques. Des peintres et des sculpteurs, des musiciens, des poètes et des romanciers, des réalisateurs de films et de vidéos se sont mis à créer des oeuvres qui reflètent les bouleversements sociaux, politiques et économiques qui ont affecté les sociétés indiennes. Ils font apparaître la trame de la vie contemporaine dans les tribus et dans les villes, ainsi que les effets désastreux des tentatives d'assimilation.


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  • En 1987, les tombes de plus de 1000 Indiens, hommes, femmes et enfants, ont été profanées par des spéléologues qui ont creusé plus de 350 trous près d'une ferme, dans la banlieue d'Uniontown (Can-tuck-ee), en utilisant des explosifs qui ont éparpillé les squelettes sur le terrain.


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